Sortie du 30 mai 2007 Parc du Mercantour circuit de l’Authion
Eliane avait proposé le circuit de l’Authion mercredi dernier, ce fut une heureuse coïncidence car nous avions un couple d’invités anglais et mycologues de surcroît. Ce secteur est régulièrement arrosé par les orages, nous pouvions espérer une belle observation, le groupe est pourtant resté sur sa faim. Un seul champignon digne d’être nommé sur le champ, par contre des petits ascomycètes et autres rouilles ne révéleront leur identité bien après que ce rapport soit parvenu aux destinataires habituels, s’ils ne sont pas victimes du fameux classement vertical…
Grâce à Francis plusieurs lichens sont venus enrichir les connaissances du groupe dans ce domaine. Les photos jointes sont plus nombreuses qu’à l’ordinaire mais n’est-ce pas le moyen de mieux fixer dans les mémoires ces êtres difficiles à identifier lorsque seule la littérature est utilisée ?
La botanique de montagne apporte son lot de questions nouvelles, que de plantes dont la recherche du nom a été reportée à une prochaine visite ! Il a même été proposé de remettre en vigueur un essai qui avait été tenté il y a quelques années : des sorties table-chaises… Chacun apporte sa documentation, on place une table près des voitures et l’on étudie systématiquement les plantes situées à proximité, il y aurait de nombreuses journées à passer de cette manière…
Quelques plantes pour lesquelles les discussions sur le terrain n’avaient pas pu aboutir ont été emportées pour être analysées à tête reposée. Le petit Erysimum est très probablement jugicola plutôt que ruscinonense. On pourra tout de même remarquer que les caractères différenciateurs relevés dans les flores ne sont que des critères de taille, c’est typiquement une image du flou artistique qui règne dans la nomenclature : peut-on vraiment dire qu’une espèce croissant dans des conditions climatiques différentes doit avoir la même taille et si ce n’est pas le cas qu’il s’agit de deux espèces distinctes ? En tous cas il suffit de compter les synonymes pour constater que de nombreux botanistes ont sauté sur l’occasion pour essayer de faire passer leur nom à la postérité… Bon, d’accord, la critique est aisée, surtout pour ces mécréants qui ne respectent vraiment rien…
La petite brassicacée délicate et poilue devrait être Arabis nova alors que celle qui est complètement glabre est revenue à Arabis pauciflora.
Quatre espèces faisant partie de la liste patrimoniale du PNM ont été repérées.
Le ciel s’est couvert dans l’après-midi, comme souvent dans ce secteur, entraînant un brusque rafraîchissement. Encore un saut de puce près du monument commémoratif pour voir des pelouses couvertes d’Anemone narcissifolia qui faisaient penser à un champ de neige. C’est Linné qui a nommé cette plante narcissifolia en 1753 bien que ce soit plutôt les fleurs qui ressemblent à celles du narcisse, d’autres auteurs ont par la suite modifié ce nom en narcissiflora mais le code de nomenclature précise que c’est l’ancienneté qui est prioritaire. Le nom correct actuel est donc celui de Linné, cela n’a d’ailleurs qu’une importance relative car dans quelques années les plantes seront probablement repérées par un code alphanumérique, en somme une espèce de N° de sécurité sociale comparable à celui qui sert à identifier des individus d’un autre règne…
A l'école !
Erysimum jugicola Poils à 2 branches (en navette), tige anguleuse, sépales extérieurs prolongés en sac à la base, 3 à 4 fois plus longs que le pédicelle, à feuilles presque toutes radicales, 3-5 caulinaires, entières, plante petite, 2-12 cm.
Erysimum ruscinonense Poils à 2 branches (en navette), tige anguleuse, sépales extérieurs prolongés en sac à la base, 1 à 2 fois plus longs que le pédicelle, feuilles parfois munies de petits rameaux à leur aisselle, plante élevée, 25-60 cm.
Ribes rubrum Grappes pendantes, feuilles grandes à pétiole égalant environ le limbe.
Arabis pauciflora Plante glauque et glabre, feuilles radicales à long pétiole, les caulinaires embrassant la tige par 2 oreillettes, fleurs blanches, sur calcaire, 0,40 à 1 m.
Arabis nova Plante à poils étoilés, feuilles caulinaires embrassant la tige par 2 oreillettes, fleurs blanches, siliques écartées de la tige, peu nombreuses, pédicelles plus longs que le calice, sur calcaire, 20-40 cm.
JB
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167 Authion 14/06 30/05
N 202, vallée de la Vésubie jusqu'au carrefour qui mène à la route de Turini (après Lantosque). Passer à la Bollène Vésubie et monter au col de Turini. Tourner à gauche vers le Camp d'Argent et continuer jusqu'au circuit de l'Authion. Différents parkings le long du sens unique.