Sortie ABMS du 23 mars 2023, Parc de la Croix des Gardes, Cannes


Pas de disponibilité signalée pour une sortie de perfectionnement nouvelle génération, c'était donc l'occasion de répondre à une demande de Pierre-André C. concernant une liste de plantes destinées à végétaliser des chemins sur lesquels un enlèvement du bitume est envisagé.

Cette idée va dans le sens de propositions déjà soumises dans des rapports concernant le parc, de favoriser l'infiltration des pluies plutôt que leur ruissellement.

Depuis le temps que notre association d'amateurs visite ce lieu magnifique, nous constatons une augmentation de certains ravinements et une raréfaction de la végétation sur les sommets, ceci malgré des aménagements nombreux et judicieux en vue d'enrayer ces phénomènes.

Ils sont vraisemblablement dus aux modifications climatiques, sécheresse et rares pluies violentes, et à une fréquentation en hausse. Ce dernier point est toutefois positif car il est la conséquence de la bonne gestion du parc qui le rend attractif pour les citadins des environs et les touristes visitant notre belle région.

Donc un arrachage des plaques de bitume sur la piste située au nord du Libérator nous semble être une excellente proposition. Il en va de même pour les revêtements anciens en textile synthétique sur celle qui est située au nord de la maison des gardes, qui altèrent la beauté du site et à la limite peuvent présenter un danger pour des joggeurs ou des personnes fragiles qui se prendraient les pieds dans les affleurements dus à l'érosion.

Mais après la destruction il faudra reconstituer un tapis végétal de toute urgence pour éviter un nouveau départ de terre meuble qui ne remontera pas toute seule vers les sommets !...

D'où les 3 réponses défavorables pour la liste de plantes à semer pour laquelle P-A C. a demandé un avis :

- NC : sur les 24 espèces, 9 sont rares ou peu fréquentes dans les environs de Cannes, certaines sont calcicoles alors que le parc est majoritairement siliceux.

Provence basse Provence siliceuse

Agrostemma githago RR RR

Bupleurum rotundifolium R D?

Cyanus segetum R D?

Isatis tinctoria C R

Leucanthemum crassifolium (ircutianum) PF PF

Tripleurospermum inodorum RR RR

Reseda lutea PF R

Gypsophila (Saponaria) vaccaria PF RR

Vicia pannonica PF PF

Est-il habituel d'introduire de nouvelles espèces dans un lieu destiné à la conservation de la nature ?

- JB : un avis qui converge, avec une précision pour Tripleurospermum inodorum qui est une plante gênante dans les pâturages. Certains noms donnés ne sont pas à jour de la nomenclature Taxref V16 du Mnhn.

La visite sur le site a montré que la plante la plus vigoureuse pour coloniser les parties goudronnées est la banale poacée Poa annua, aidée par Erodium cicutarium et Erodium moschatum, des espèces fréquentes dans le parc. D'où une première conclusion : laisser la nature reconquérir les parties débarrassées du bitume.

Mais on pourrait l'aider de la manière suivante : déposer sur les bords de la piste des déchets végétaux ou du fumier, afin d'apporter quelques éléments indispensables à une croissance végétale, sans nourriture les plantes ne poussent pas. Dans tous les cas une évacuation par caillebotis sur les côtés des eaux de ruissellement devra être réalisée dès l'arrachage du goudron pour éviter l'érosion du peu de terre encore présente.

Dans la parcelle plantée d'oliviers, ces opérations pourraient être aussi l'occasion de conserver un patrimoine naturel détruit par les traitements chimiques en tous genres et de favoriser la reconstitution d'un équilibre plantes / insectes concernant la mouche de l'olive, comme le précise Jean Lecomte dans son excellent livre "Lutter naturellement contre la Mouche de l'Olive" édisud, ISBN 978-2-7449-1004-3.

Il y aurait 5 plantes à semer dans la parcelle et ses environs : Verbascum sinuatum, Lactuca viminea, Asphodelus ramosus, Foeniculum vulgare, Dittrichia viscosa, ces espèces sont déjà présentes dans le parc sauf Lactuca viminea que nous n'avons rencontrée que dans des zones calcaires de la région. Lors de la visite nous avons constaté que tout n'était pas perdu car un pied de Dittrichia viscosa portait encore quelques galles de Myopites stylatus. L'Abms pourrait participer bénévolement comme conseiller à la réalisation de ce projet.

- PhS : si des semis sont envisagés, il faudrait les effectuer en automne, les semis au printemps demanderaient un arrosage tout l'été. Une sélection de graines de pâturins et de fétuques pourrait constituer une aide à la revégétalisation naturelle. Un dépôt, sur les bords de piste présentant un aspect désertique, de 10 à 20 cm de BRF (Bois de Ramures Fragmenté) semble être un moyen simple pour aider la nature.

Pour les oliviers il faudrait connaitre leur statut : parcelle cultivée, entretenue, récoltée, par qui ? Il serait difficile de constater une différence dans la production d'olives sur des arbres à l'abandon.


- JB : Pour profiter un peu plus de cette belle journée printanière NC et JB ont parcouru le chemin situé au sud du Libérator, puis la route qui remonte jusqu'au parking afin de redescendre vers la voiture.

Quelques découvertes intéressantes, la deuxième station, avec celle de Mandelieu, d'une plante dont la présence n'était pas répertoriée dans le 06 : Ehrharta erecta

Le texte et les photos jointes de Nadine remplacent un CR que les activités multiples n'ont pas permis de réaliser, bravo et merci à elle.


- NC : J'ai regardé de nouveau les plantes rapportées à la maison. Je pense pouvoir confirmer :

Malva multiflora (c'est celle que nous avions rencontrée au Mt Boron)

Vicia disperma

Rostraria cristata (après décorticage d'un fleuron, les glumes sont glabres, c'est la lemme qui seule a des poils. C'est une annuelle alors que Koeleria sont des vivaces mais les deux genres sont très proches)

Hedypnois rhagadioloides

Anisantha madritensis

Ehrharta erecta