Sortie ABMS du 12 novembre 2022, Garagaï, Gourdon
Nous étions à la recherche de champignons, pas à celle du temps perdu... Les quelques pluies récentes ne semblaient pas avoir atteint cette région, il a donc fallu se rabattre sur la botanique de saison, c'est à dire à tendance "légale", ou précoce avec des départs de rosettes.
Mais chaque sortie apporte de nouvelles découvertes, qui viennent s'ajouter aux rappels de plus en plus nécessaires des noms enfouis dans les dédales insondables des mémoires...
Le bien-fondé de la nouvelle orientation des sorties de perfectionnement a été une nouvelle fois confirmé. A part une exception pour les plantes horticoles, car nous avons la chance d'avoir comme adhérent un ancien pépiniériste, les amateurs naturalistes que nous sommes à l'Abms doivent constamment douter de leurs conclusions. Est-ce une évolution normale des débutants, qui commencent à pouvoir identifier quelques espèces "au vol", d'être péremptoires dans leurs affirmations ? La preuve du contraire reste à fournir !
C'est dans cet esprit que les sorties ont été divisées en deux groupes lors de la création de l'association, en 2005, mais petit à petit la différence recherchée entre l'initiation et le perfectionnement s'est atténuée. On peut penser que ce constat est positif en observant que le niveau de connaissances de l'initiation a monté, toutefois avec une progression moindre de celui du perfectionnement, où autrement dit, une baisse relative.
La démonstration a été fournie par le passage d'un couple qui revenait en fin de matinée d'une sortie organisée par un pro de la botanique. L'information communiquée par ces participants, que la réputation de "mangeurs de salades" des membres de l'Abms était tenace parmi les doctes botanistes de la région, justifie la nécessité de modifier vigoureusement les sorties de perfectionnement.
Oui, l'Abms a été créée par des amateurs de salades sauvages, une coutume ancienne perdue de vue par certains scientifiques, mais maintenue pour un large public par les expositions que nous effectuons depuis 2006.
Cette tradition demande d'approfondir nos connaissances dans tous les domaines des sciences naturelles, dont la complexité n'est pas toujours évidente pour les amateurs, ceci afin de pouvoir les communiquer aux débutants. Les nouvelles modes de retour à la nature pourraient présenter quelques dangers pour des personnes se fiant aveuglément aux données glanées sommairement, par exemple sur Internet, ou lors d'une consultation rapide de livres de vulgarisation.
Alors pour éviter que des débutants prennent des risques en mangeant des plantes ou des champignons sauvages, apprenons mieux lors des sorties de perfectionnement pour éviter de leur raconter des "salades"...
A l'école !
Biscutella laevigata, Sépales égaux à la base contrairement à ceux de Biscutella cichoriifolia dont 2 sont prolongés par un éperon à la base, fleurs jaune clair, fruits évoquant une paire de lunettes. Les poils étoilés et la forme des dents de la feuille font reconnaitre facilement cette plante à l'état végétatif.
Bjerkandera adusta Polypore poussant sur souches de feuillus, souvent en groupes, chapeau à dessus feutré, un peu zoné, gris brun, dessous gris à pores fins arrondis, marge blanche dessus et dessous, chair coriace.
Bupleurum praealtum Grande plante annuelle, jusqu'à 2 m, feuilles presque amplexicaules, largeur pouvant dépasser 10 mm à la base, à 5-7 nervures parallèles, la principale saillante, formant carène, fleurs jaunes, fruits de 3 à 6 mm de long à maturité, lisses et à côtes saillantes.
Collybia dryophila Lames et spores blanches, pied plus foncé, creux, s'ouvrant parfois à la base. Commun.
Galatella sedifolia Floraison automnale, ligules violettes nombreuses, feuilles étroites, 1-4 mm à 1 nervure visible à l'oeil nu. Il faudra vérifier la ou les nervures des feuilles de base à la loupe.
Lamium hybridum Fleurs pourpres, non resserrées sur la tige, bractées florales pétiolées, comme les feuilles. Plante intermédiaire entre L. purpureum et L. amplexicaule.
Tanacetum corymbosum Contrairement à la tanaisie commune qui a des fleurs jaunes, celles-ci ont des ligules blanches. Folioles dentées, pas de petites folioles intermédiaires opposées comme sur les feuilles de Filipendula vulgaris. La tige peut dépasser 1 mètre.
Taraxacum obovatum Feuilles larges, appliquées au sol, découpées par des entailles en virgule assez minces, pétiolées, fleurs jaunes, tige creuse, bractées externes du capitule écartées.
JB
Le petit Clitocybe rencontré hier qui dégageait une odeur désagréable est bien decembris comme je le pensais sur le terrain, parfois nommé aussi dicolor, metachroa, metachroides, umbilicata, vibecina suivant les auteurs...
Pour le coprin, qui sèche sans se liquéfier, je ne trouve pas, car le chapeau était lisse, sans rainures profondes.
CA
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