Sortie ABMS du 22 octobre 2022, Le Pont de Nans, St Vallier de Thiey

La pluie récente n'a pas encore réveillé les champignons sur la bande littorale, c'est donc d'un commun accord entre les aimables adhérents ayant répondu qu'il a été décidé d'aller un peu plus haut vers la montagne.

Les découvertes n'ont pas manqué sur un site parcouru déjà plusieurs fois, c'est un encouragement à persévérer dans la nouvelle orientation des sorties de perfectionnement.

Nous pensions que le terrain était calcaire, mais certaines espèces observées préfèrent les sols acides. Il a donc fallu supposer que la zone était dolomitique, ou que des poches siliceuses pouvaient se trouver dans les environs, comme au col du Pilon par exemple. Cela a permis d'accepter les préférences indiquées dans des livres ou des logiciels, notamment pour Campanula patula. Les différentes disciplines naturalistes sont liées, en plus d'effectuer une lecture minutieuse des flores afin de déterminer des espèces botaniques, il nous faudra observer les interactions entre les plantes, les champignons et la nature des sols. Un exemple rencontré lors de la sortie : Hygrophorus discoxanthus est associé au hêtre, qui comme le chêne sessile préfère les sols acides.

Ces observations ne peuvent pas s'effectuer en parcourant un site au pas de course, d'où la nouvelle orientation des sorties de perfectionnement : utiliser une table pour ouvrir les livres sur le terrain...

Un grand merci à Nadine, Marianne et Philippe qui ont permis, par leurs recherches dans les livres et sur les logiciels, d'apprendre de nouvelles espèces.

A l'école !

Amanita excelsa var. spissa Odeur de radis, chapeau gris brun, couvert de restes de voile, anneau blanc strié, base du pied avec des bourrelets, mais sans volve, sur sol plutôt non calcaire. Il n'est pas impossible que nous ayons trouvé le type, qui est plus rare, plus gris et sans odeur nette de radis.

Campanula patula Ressemble à Campanula rapunculus avec des fleurs plus grandes et plus foncées, un port plus grêle et plus rameux, des feuilles plus courtes et lancéolées, notamment en rosette. (06, plus en altitude.)

Clitocybe maxima Ressemble à Clitocybe geotropa, mais sans le mamelon caractéristique sur les exemplaires jeunes, il apparaissait faiblement sur des individus plus âgés situés à proximité, détermination à confirmer.

Erigeron acris Plante poilue, feuilles souvent ondulées ou courbées, tiges dressées à 3-30 capitules pourprés, fleurs sur 2 rangs, les externes à ligules lilas clair ou plus foncé, les internes sans ligules.

Evernia prunastri Lanières claires dessus et dessous, assez plates, était utilisé comme fixateur en parfumerie.

Galium corrudifolium Tige quadrangulaire lisse, papilleuse et scabre à la base, fleurs blanchâtres, panicule à la fin unilatérale, étroite, fruits noirs, feuilles étroites, L < 12 mm, à bords enroulés vers le bas, épaisses, luisantes, d'un vert sombre, souche presque ligneuse, calcaire ou silice. C'est la première fois que les papilles situées à la base des tiges sont observées en détail, comme le montre la photo jointe, elles sont bien visibles sur le troisième segment au dessus de la racine.

Hygrophorus discoxanthus Chapeau blanc puis ochracé au centre, ensuite entièrement ochracé avec un bord roux, comme les arêtes des lames, sous feuillus, surtout les hêtres, odeur nette de mandarine. Confusion possible avec H. eburneus qui est blanc pur , visqueux, de mêmes odeur et milieux.

Hymenopellis radicata Pied très long, prolongé par une racine très profonde qui se casse généralement lors de son extraction. Ancien Oudemansiella radicata et Xerula radicata.

Hypogymnia tubulosa Lobes presque cylindriques terminés par des soralies globulaires, sur écorces.

Leucoagaricus leucothites Chapeau blanc, jusqu'à 10 cm, lames blanches puis rosées, anneau mince coulissant, pied en massue. Comestible, mais attention aux amanites blanches mortelles qui se différencient par la présence d'une volve, d'où l'importance de ramasser des champignons douteux avec leur racine !

Quercus petraea C'est la taille et la forme du gland qui ont attiré l'attention, bien que le premier examen des poils de la feuille orientait vers Quercus pubescens. La lecture des flores montre que la nature n'est pas aussi simple car il y a de nombreuses formes intermédiaires dues aux hybridations et introgressions, nous étions probablement en présence d'un tel exemplaire, que l'examen des poils des rameaux les plus jeunes rapprochaient de Q. petraea. Il faudra donc revenir plus tôt dans la saison afin de comparer les pilosités des deux espèces, en automne les jeunes rameaux, comme certains participants, ont aussi pris de l'âge...

Ramalina calicaris Lichen pendant, jusqu'à 8 cm, rameaux creusés en canal aux divisions, apothécies au sommet des rameaux ou proches, espèce en déclin. Ne pas confondre avec R. fastigiata qui est plutôt dressé.

Seseli montanum Feuilles 2-3 fois divisées, toutes à contour allongé, à segments fins, les derniers à nervure centrale saillante en-dessous, 6 à 12 rayons striés, anguleux, tige non cassante. Afin de mieux l'apprendre, il faudra la comparer avec une espèce proche Seseli galloprovinciale présente dans notre région.

JB

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