Courrier -CA/JB

- Sur ton site, dans le CR 28, texte 28a tu ironises un peu sur le document "Reviewing the world’s edible mushroom species": tu écris des lacunes ont été observées :


/ Amanita ovoidea est mise en comestible, mais A. proxima n'est pas citée. (JB).

- Au début, dans le résumé de cet article scientifique, alinéa 15, il est dit: "Nous avons identifié 471 espèces de comestibilité incertaine en raison de preuves manquantes ou incomplètes de consommation, et 76 espèces non confirmées en raison d'opinions divergentes non résolues sur la comestibilité et la toxicité." Comme tu le sais, la toxine d'A. proxima n'a pas encore été clairement identifiée..(elle contiendrait un peu de l'acide alpha-aminé nommé "norleucine") d'autre part on sait aussi que dans notre région de nombreux mycophages récoltent ovoidea qui pousse parfois en quantité dans nos forêts côtières, en coupant soigneusement le chapeau avec leur couteau, et heureusement ils ne se précipitent pas tous dans nos hôpitaux si il y avait une proxima dans le lot. Il est donc normal qu'elle ne soit pas citée. (Il n'en reste pas moins pour nous qu'elle doit être considérée vénéneuse avec un grand V puisque présente dans le sud de la France, de l'Espagne et de l'Italie !)


/ Trametes versicolor est comestible sous conditions (sans doute avec la recette aux galets de Nice : quand les galets sont cuits on peut manger les Trametes...) (JB)

- Pour faire une omelette, tu as tout à fait raison, mais dans ce cas c'est dans un autre sens qu'elle est considérée "comestible": c'est dans un sens plus large, car en effet dans plusieurs régions du monde elle est utilisée depuis longtemps pour ses vertus médicinales et en 2011, une équipe de scientifiques du Queensland University of Technology ont découvert que ce champignon pouvait soigner le cancer de la prostate. Des tests sur des souris ont montré que la tumeur régressait de manière spectaculaire. De plus, aucun effet secondaire ne s'est manifesté.


/ même chose pour Clathrus archeri : consommé par des chinois atteints par le virus et qui n'ont plus d'odorat ? (JB)

- Comme tu comprends l'allemand, voici des précisions: Der Tintenfischpilz ist ungiftig und kann nach Entfernung des Sporenbehälters und der gelatinösen Gleba-Schicht verzehrt werden, gilt aber für die kulinarische Verwendung als ungeeignet. Tu vois que même si il est considéré comme impropre pour une utilisation culinaire, nos voisins disent bien "Le champignon est non toxique et peut être consommé après le retrait du réceptacle de spores et de la couche gélatineuse de Gleba".


/ Amanita citrina est mise en toxique, le banquet de la SMF est-il une fake news d'il y a quelques dizaines d'années, à cause du décès des participants atteints par la limite d'âge ?... (JB)

- It has been shown that this mushroom contains the alpha-amanitin toxin. However, the amounts of this toxin were found to be very small and would not cause any adverse effects unless the mushroom was ingested in very large amounts. It also contains the toxin bufotenin: Miller Jr., Orson K.; Miller, Hope H. (2006). North American Mushrooms: A Field Guide to Edible and Inedible Fungi. Guilford, CN: FalconGuide. p. 36 . Voici ce qu'en disent les allemands: Der Gelbe Knollenblätterpilz ist kein Speisepilz. Anders jedoch als der Grüne Knollenblätterpilz, mit dem er leicht verwechselt werden kann, ist der Gelbe Knollenblätterpilz nur in rohem Zustand giftig, da das Bufotenin durch Erhitzen seine Wirkung verliert. Insofern ist der Pilz sogar verzehrfähig, jedoch sollte er aufgrund der hohen Verwechslungsgefahr und des schlechten Geschmacks nicht für die Küche gesammelt werden. Elle fut un temps nommée Amanita venenosa var. alba Gillet, Hyménomycètes (Alençon): 44 (1874) et Venenarius mappa (Batsch) Murrill, (1948).

Que quelques plaisantins à la fin d'un banquet aient voulu ingérer des citrines, pourquoi pas ? (ils ignoraient sans doute à l'époque qu'elle contenait de la bufotenin), et un des leurs ingérait déjà des phalloïdes en public.


Ceci pour te dire que cet article publié dans les revues scientifiques, est le fruit du travail de plusieurs universitaires des quatre continents, ce qui justifie le titre de " world’s edible mushroom..." Peter Edward Mortimer travaille à l'institut de botanique de Chine, Jesus Perez-Moreno, travaille au Campus Montecillo, Texcoco, au Mexique, Kevin D. Hyde travaille à la Mae Fah Luang University en Thailande, Leela Rizal travaille à l’Université de Queensland, School of Biological Sciences en Australie, Paul M. Kirk, tu le connais, c'est lui qui dirige Index fungorum, il est au Jodrell Laboratory, Royal Botanic Gardens à Kew, et Eric Boa est à l' Institute of Biology, University of Aberdeen, en Grande Bretagne également. Bien sur, la science d'aujourd'hui apparaîtra peut-être comme une erreur demain, mais pour l'instant cette liste est considérée comme référence dans de nombreux pays.. CA


Réponse de JB dans le texte c suivant.