Je viens de retrouver ce poème écrit par un cousin de Claude qui vient de mourir. Il me rappelle que dans nos Cévennes la nature avait une grande importance et que j’ai appris avec ma mère à reconnaitre les salades et les autres plantes qui se mangent

MR



Les plantes de la terre



Ma mère connaissait les plantes de la terre

Qui le printemps venu embaumaient la maison



La colline aux parfums nous offrait le genièvre,

Les essences de thym, l’odorant serpolet,

Le petit chêne amer que délaissaient les chèvres

La verveine sauvage, la ronce ou le bleuet.



Dans les matins de mai parmi la folle avoine

Nous partions conquérir les champs de pissenlits

En longeant le ruisseau bordé de chélidoine

Et de gros boutons d’or tout de jaune éblouis.



Nos paniers étaient pleins de bouquets de 'tremblettes'

De fenouil enivrant, de mauve, de plantain,

De petits chardons bleus, armoise ou sarriette

Sauge ou narcisses, coquelicots carmin.



Sur les bords des chemins nous cueillions la mélisse

Ou la menthe sauvage et le millepertuis.



Je pense quelquefois à ces heures d’antan,

Aux mille floraisons que connaissait ma mère

Je rêve à ces parfums ourlés de sentiments

Et j’aimerai toujours les plantes de la terre.