Réunion du 18 décembre 2019 Plan d'action pour Symphytum bulbosum Cadam Nice
La participation à cette conférence a été motivée par plusieurs raisons :
- scientifique, du responsable de l'ABMS (Association botanique et mycologique de la Siagne) afin de tenter de comprendre pourquoi cette plante très répandue à l'ouest du 06 bénéficie d'une protection renforcée,
- du riverain victime d'inondations répétitives en raison d'un entretien contestable des cours d'eau qui ne permet pas d'évacuer rapidement les crues,
- du citoyen et contribuable qui constate le gâchis humain et financier, dont les inondations récentes sont une fois de plus un exemple. A ce sujet, peut-on attribuer une part de responsabilité à quelques personnes qui décident de manière dogmatique que la survie de quelques individus naturels soit placée en balance avec celle de quelques habitants paisibles de notre belle région ?
En résumé les thèmes exposés confirment cette impression que deux mondes cohabitent, ceux qui voudraient résoudre les problèmes de manière raisonnable et ceux qui veulent exploiter l'ensemble des ressources juridiques pour freiner le développement économique d'une région.
Certaines incohérences ont été signalées : il n'a été question que de Symphytum bulbosum alors qu'une espèce proche, Symphytum tuberosum, se développe dans les mêmes milieux, et bien que parfois moins fréquente elle ne bénéficie pas de protection particulière. Les statistiques présentées ne font pas la différence entre les deux espèces, dont l'identification précise n'est possible qu'au moment de la floraison, sauf à les déraciner, ce qui serait naturellement un comble pour une plante protégée...
Dans la notice fournie Symphytum bulbosum est assimilée à une plante rare du fait de sa protection, pourtant il est mentionné qu'une évaluation démographique précise n'a pas pu être réalisée à cause de son abondance. Des chiffres approximatifs ont été cités allant de dizaines à centaines de milliers d'exemplaires. C'est tout de même beaucoup pour une plante rare !
La suite de la présentation concernait les méthodes de traitement en vue de la réalisation de travaux en présence de cette plante. Une optique assez bureaucratique qui décourage les actions urgentes. ( Cela rappelle un peu les directives théoriques pour le traitement de la berce du Caucase à Thorenc, dont on pourra constater les résultats désastreux au sud de la D2 en 2020, comme cela a eu lieu en 2019).
La conclusion d'un amateur naturaliste, citoyen et contribuable est que le statut de plante protégée de Symphytum bulbosum n'est plus justifié compte tenu des nouvelles données sur sa fréquence, qui n'existaient pas en 1994. D'ailleurs cette espèce est classée en préoccupation mineure en France par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN France 2018).
Cette consoude est en limite d'aire dans le 06 par rapport à une répartition allant de la Turquie à l'Italie, il est parfaitement possible, et souhaitable, de la protéger en surveillant et en aménageant sa présence dans les parcs existants. En dehors des zones urbanisables ou aménageables, l'entretien préventif de portions des cours d'eau dans les sites de présence naturelle, par élimination des invasifs et concurrents locaux serait moins pénalisant pour l'économie régionale.
Le carcan administratif qui sclérose les aménagements nécessaires en vue d'assurer la sécurité des habitants doit être allégé. Juste un exemple concret : dans les exposés concernant le degré d'urgence des travaux il a été dit qu'on ne pouvait pas intervenir sur le traitement du lit des cours d'eau, pourtant, dans la Mourachonne des stations d'Arundo donax résistent aux crues, elles provoquent des écoulements en régime turbulent alors que le régime laminaire augmente le débit. Qu'en est-il en aval avant les débouchés sur la mer ?
Le simple bon sens devrait également atteindre certains scientifiques, une anecdote notée il y a quelques jours à la télévision : une dame présentée comme hydrologue affirmait que les dégâts causés par la deuxième crue étaient dus à la saturation en eau des sols par la première. Il est possible de proposer une autre version : les crues de plus en plus importantes ont également pour cause un manque de saturation des sols du fait du ruissellement de l'eau qui ne peut plus s'infiltrer naturellement, toitures, routes, etc.
Alors plutôt que de dépenser une énergie à protéger une plante qui ne mérite pas toute cette générosité, pourrait-on réfléchir aux manières de stocker les ruissellements pour limiter l'amplitude des crues, qui si cela continue à ce rythme vont également finir par emporter toutes les stations de Symphytum bulbosum ?...
Jean Bossu
jean.bossu@free.fr
www.abms06jb.info