Sortie ABMS du 7 décembre 2017 La Clémandine, St-Jeannet


Merci à Jean T. et Thierry C. de nous avoir permis l'accès à l'oliveraie afin d'évaluer les résultats des plantations que nous avons effectuées en 2015, c'est à dire :

- Dittrichia viscosa, sur un talus rocailleux, avec un ensemencement de galles de la mouche de l'inule visqueuse, on constate ici une belle réussite, beaucoup de plants se sont bien développés et de nombreuses galles y sont présentes. C'est aussi la démonstration de l'absence de traitement chimique dans l'oliveraie.

- Verbascum sinuatum et Asphodelus ramosus, aux pieds d'une quinzaine d'oliviers dans la zone irriguée, un échec total, aucune plante n'a été retrouvée.

- Des galles placées sur les chênes pubescents, Andricus kollari, Biorhiza pallida, Andricus dentimitratus, seules les deux premières se sont implantées.

Une brève analyse conduit à la conclusion suivante : il ne faut rien planter à proximité des oliviers car cela gêne l'exploitation de ces arbres. Toutes les plantations doivent se faire dans des zones non disponibles pour la culture. Avec le temps le succès de l'inule devrait s'amplifier car cette plante se répandra d'elle même, à condition de ne jamais la couper, sauf dans les lieux où elle est indésirable. Pour accentuer la lutte il faudrait introduire les autres espèces citées dans le livre de Jean Lecomte : "Lutter naturellement contre la mouche de l'olive", qui a fait une étude complète de ce sujet, (à se procurer aux éditions "édisud").

Notre petit groupe a tout de même visité rapidement l'oliveraie, nous avons remarqué le développement de quelques plantes semées par le Grab avant 2005 : Tanacetum vulgare, Jacobaea erucifolia, Foeniculum vulgare. Par ailleurs on constate que ce site devient aussi un petit jardin botanique. Heureusement que Philippe S. et Philippe B. ont pu identifier certaines plantes exotiques ou horticoles, la liste jointe les cite à partir du référentiel Plant List (pl dans la colonne V10).


L'un des cycles de protection naturelle par Dittrichia viscosa a été décrit dans le compte-rendu concernant la remise de l'herbier, il est accessible sur le site www.abms06jb.info dans la rubrique "archives" le 9 mars 2014 "140309remiseherbier". En quelques mots, c'est la description d'un équilibre naturel entre trois insectes : la mouche de l'olive Bactrocera oleae, l'un de ses prédateurs Eupelmus urozonus et confusus , la mouche de l'inule Myopites stylatus. Au début du processus, cette dernière va pondre dans la fleur de l'inule en fin d'été, cette ponte provoque une galle dans laquelle la larve, puis la nymphe, passera l'hiver, mais peu après la ponte, lorsque la larve se forme, Eupelmus va pondre un oeuf dans cette larve qui lui servira de nourriture et lui permettra de passer l'hiver dans la galle. En début de l'année suivante, au lieu que ce soit Myopites qui sorte ce sera Eupelmus. Cet hyménoptère va se nourrir de diverses proies jusqu'à la sortie de sa favorite Bactrocera, qui elle a passé l'hiver sous terre. Cette dernière va piquer les olives pour manger, se retourner et pondre un oeuf dans l'olive, c'est le moment attendu par Eupelmus qui va pondre dans la larve et au lieu d'une nouvelle Bactrocera ce sera un autre Eupelmus qui sortira 3 semaines plus tard, ce cycle peut se produire plusieurs fois en été.

Intuitivement on se rend compte que le grand vainqueur est Eupelmus, mais que s'il mange toutes ses proies il finira par disparaitre faute de nourriture. La nature est beaucoup plus complexe, la relation proie prédateur est un problème physique dont la solution est donnée par une équation différentielle : le nombre d'individus de chaque espèce concernée évolue dans le temps en suivant des courbes sinusoïdales déphasées. Cette situation serait encore trop simple, on ne prend en compte que 3 espèces, il y en a de nombreuses autres qui agissent dans un sens ou un autre, sans tenir compte de la météo et de l'âge du capitaine...

On voit tout de même que la moindre intervention dans cet équilibre fragile par l'homme et ses techniques chimiques peut avoir des conséquences imprévues. La lutte biologique pourrait rétablir un équilibre en favorisant la réintroduction d'espèces qui ont été détruites par les pesticides. Des éminents penseurs ont-ils envisagé que l'homme et ses prédateurs chimiques pourraient également suivre une évolution mathématique comparable ?...

A l'école !

Anisodontea hypomadarum Cité parfois comme hybride, son nom est accepté dans Plant List, buisson atteignant 2 mètres, fleurs roses à nervures rouges d'environ 35 mm. Origine Afrique du Sud.

Banksia serrata Feuilles dentées en scie, gros épis de fleurs jaunes à reflets verdâtres. Orig. Australie SE.

Persicaria capitata Vivace tapissante, fleurs roses en épis sphériques. Orig. Himalaya.

Salvia elegans Les feuilles et les fleurs ont une odeur d'ananas, un cultivar nommé "Scarlet pineapple" ou Salvia rutilans a des fleurs plus grandes paraissant jusqu'en hiver. Orig. Mexique.


Ec. incl. : Un.e chauff.eur.erette... JB


Les nouveaux pluriels : Une poacée des gras minets... (MR)


Pas d'itinéraire, il s'agit d'une propriété privée.