Sortie ABMS du 10 décembre 2014 Val Rameh


Contrairement aux girouettes qui suivent la direction du vent, les sorties du mercredi fuient les vents froids, alors quel meilleur refuge que Menton, la ville la plus chaude de France. De plus, le jardin exotique de Val Rameh recèle encore à cette époque des espèces spectaculaires, soit de formes originales, soit en pleine floraison.

C'est toujours un régal pour les yeux et une source de découvertes naturalistes, même si la nomenclature des étiquettes ne correspond pas forcément aux référentiels actuels. Comme pour la liste de mercredi dernier, concernant le jardin botanique de Nice, les références ont été prises sur Taxref-V7 (A), ou Wikipedia (w), ou Plant List (pl).

Nous avons fait un petit voyage sous les tropiques, avec cette exubérance de la végétation et des noms qui évoquent leur douceur de vivre : l'oiseau de paradis, le flamboyant bleu, le pompon soldat, le frangipanier. Pourtant le parfum ne fait pas tout, pour ce dernier il ne faut pas croire qu'il fournit un composant de la frangipane, cette friandise qui va remplir les panses durant la prochaine période de fêtes, notamment celle de la galette des rois. C'est une grande famille italienne : les Frangipani, qui a réalisé un parfum dont l'odeur rappelle celle de cette fleur, et en même temps celle de la crème frangipane, à base d'amandes, créée par un de leur pâtissier. Il n'y a aucun rapport entre la plante et la crème, ni avec un cocktail exotique à base de noix de coco. Le nom latin des frangipaniers est Plumeria en l'honneur de Charles Plumier, botaniste du XVIIe.

Alors pour les yeux, pour le nez, il y avait de quoi, pour la bouche aussi. Les fruits tombés d'Hovenia dulcis, dont les pédoncules renflés ont un gout de raisins secs de Corinthe, nous ont tous régalés.

Quelques champignons sont venus rappeler que les pluies n'ont cessé que la veille, par exemple Volvariella gloiocephala qui avait choisi de vivre dans un carré de bambous. Et une petite KSS découverte par Ulrike, Resupinatus applicatus, qui a fait le bonheur de Charles, notre grand déterminateur.

Le repas pris sur la plage de Menton ne nous a pas permis la baignade car le soleil était un peu voilé, nous sommes tout de même à 10 jours de l'hiver.

Une photo jointe montre une abeille et un bourdon, sur une fleur de pavot, n'ayant qu'un souci d'alimentation, abandonnant toute rivalité devant le besoin impérieux de compenser la fraicheur (relative) par un apport de calories. Un vieux dicton paysan revient à l'esprit : bourdon et abeille ensemble sur une fleur à la mi-décembre, tournée du Père Noël tout seul en chemisette le 25…


A l'école !

Changements dans la nomenclature (N = V7 ou référentiels internationaux, A = V6 ou antérieures).

(N) Brachychiton acerifolium = (A) Sterculia acerifolia

(N) Helleborus argutifolius = (A) Helleborus lividus subsp. corsicus

(N) Solanum betaceum = (A) Cyphomandra betacea


Schizophyllum commune Charles et Ulrike ont transmis des informations en anglais et en allemand concernant ce champignon, le texte suivant n'est pas une traduction littérale, mais simplement les idées essentielles qui en ressortent.

- Depuis les années 1950, plusieurs cas d'infection des sinus maxillaires et des voies respiratoires, causés par ce champignon, ont été recensés aux Etats-Unis. Des cultures effectuées à partir des résidus d'interventions chirurgicales ont montré le développement in vitro de bourgeonnements caractéristiques de cette espèce, évoluant vers des carpophores. Des expérimentations ont confirmé son potentiel pathogène sur des souris blanches (toujours les mêmes bénévoles). Pour ce qui concerne les humains, il semble que le mode de contamination soit l'inhalation de spores, donc il existe des espèces qu'on ne peut pas sentir… Des cas d'infections par des coprins ont également été notés.

Source : Journal of Clinical Microbiology June 1986

- La grande entreprise de chimie BASF a découvert une utilisation peu commune de Schizophyllum commune : la production d'un biopolymère obtenu par fermentation en présence de sucre et d'oxygène. Nommé schizophyllane, ce composant, dilué à 0,035%, provoque un épaississement de 25 fois de l'eau. Le but de ces recherches est orienté vers l'extraction du pétrole résiduel par injection sous pression dans les champs épuisés. Depuis 2013 un essai sur 2 ans a lieu en Allemagne. Les textes accessibles en tapant "schizophyllum commune erdöl" sur Google laissent entrevoir l'argument écologique dans une utilisation comparable à l'extraction par fracturation redoutée par beaucoup de personnes. La myco sera-t-elle la cause de nouveaux maux ?…


2 à l’est et au nord du Var 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

135 Val RAMEH Menton 11/01 17/01 17/03 19/12 13/113 10/124

Direction Menton, A8. Sortie Menton, se diriger vers le centre ville et vers l'Italie par le bord de mer. Au bout du port et avant le poste frontière, prendre l'impasse après la petite chapelle jaune orange qui est à gauche. Parking au bout de la rue près de l'entrée du jardin Sur Google Earth : 43°47'7.26"N 7°30'41.76"E

JB