Sortie ABMS du 8 octobre 2014 Théoule


La météo capricieuse ne nous permet plus d'aller vers la montagne, ce n'est pas un problème majeur car il nous reste encore tant de choses à apprendre à proximité de chez nous. Et les sujets de discussions et de recherches ne manquent pas.

La nomenclature ? Ah non, diront certains, tu ne vas pas encore nous bassiner avec cette chanson !… Et bien si ! Les conversations ont été relancées par le renfort dans notre groupe d'un mycologue pointu : Gérard W. Son arrivée permet de remettre sur le tapis les raisons pour lesquelles, à l'Abms, nous avons choisi de suivre résolument Taxref V7 du Muséum National d'Histoire Naturelle dans toutes les disciplines, y compris la mycologie.

Comme souvent rabâché, les pauvres amateurs que nous sommes devons jongler avec les noms qui changent d'un livre à l'autre. Afin de ne pas trop se perdre dans les progrès souhaitables de la connaissance, et accessoirement dans les conflits d'ego entre les doctes pondeurs de modifications nomenclaturales, nous devons pouvoir disposer d'une référence accessible à tous. En mettant en ligne le "Référentiel taxonomique TAXREF", le MNHN nous a fait avancer comme cela n'avait jamais été possible auparavant. Peu nous importe qu'un champignon soit nommé Pierre, Paul, Jules, ou Tartempion, pourvu que l'on sache que le Jules de x est le même que le Tartempion de y ! Et si en plus les descriptions sont les mêmes, x et y seront considérés comme les Phoenix des hôtes de ces bois…

Mais pour établir les listes des espèces rencontrées lors des sorties il nous faut un nom et un seul, il sera également plus facile à retenir… Alors on nous dit : oui, mais au niveau international il y a d'autres références. La constatation n'est pas nouvelle, et fait penser à l'invention de l'eau chaude : si déjà au plan national nous avons tant de mal à nous accorder, comment pourrait-il en être autrement lorsque la barrière des langues et des orgueils nationalistes entre en jeu. Si un jour tous les scientifiques du monde arrivaient à se donner la main, nous vivrions une époque fabuleuse…

Qui veut un exemple concret ? Nous avons rencontré lors de cette sortie la jolie petite mycène de de Seynes, publiée par Quélet en 1877. Dans Essartier 2012 : Mycena seynii, dans Bon 2004 : Mycena seynii, dans Courtecuisse 1994 Mycena seynesii, dans Moser 1978 Mycena seynii, dans Juillard-Hartmann (membre fondateur de la SMF) 1919 Mycena seynesii, Mycobank indique qu'il y a eu une erreur orthographique sans préciser clairement quel nom doit être employé. Alors où se trouve la bouée de secours ? Tout simplement le téléchargement du fichier Excel des Agaricales dans la V7, dans recherche on tape seynii, le nom valide de Mycena seynesii apparaît. C'est-y pas un vrai progrès pour les amateurs qui n'ont pas le niveau requis pour trancher entre tous les bouquins qui dorment sagement dans les étagères ?…

Et il en va de même pour d'autres disciplines qui rencontrent des difficultés comparables. Il faudra être patients car le nombre de lignes à actualiser est gigantesque, nous devrons accepter des V7+n qui seront des références fixées pour un laps de temps donné. Cette stratégie paraît préférable à des options dans lesquelles chacun peut mettre son grain de sel et où il faudra chaque fois dire : "selon z en date du j-m-a".

On se calme, on revient au CR habituel. Gérard nous a communiqué plein d'informations en mycologie, bien que le nombre d'espèces rencontrées était relativement faible. C'est une bonne mise en bouche pour les prochaines sorties durant lesquelles la botanique passera au second plan au profit de la mycologie, pourtant rien n'est moins sur car déjà des salades sauvages ont été aperçues, mais que le temps passe vite !….


A l'école !

Une nouvelle sous-rubrique afin de se familiariser avec les changements dans la nomenclature (N = V7, A = V6) :

(N) Cytisus spinosus = (A) Calicotome spinosa

(N) Oloptum miliaceum = (A) Piptatherum miliaceum

(N) Poterium sanguisorba = (A) Sanguisorba minor


Mycena seynesii Chapeau jusqu’à 4 cm, rose vineux, strié, lames peu serrées à arête brun pourpré, pied poilu en bas, sur cônes de pins.

Bufonia perennis Plante délicate poussant dans un creux de rocher, vivace, sépales à 5-7 nervures atteignant presque le sommet, 4-8 étamines, 4 pétales blancs, grosse graine tuberculeuse.

Marasmius scorodonius Odeur d'ail, pied plus foncé en bas, allure de marasme des Oréades, viendrait plutôt en montagne, en bord de mer ce serait la variété virgultorum. A noter que la V7 ne prend pas Mycetinis scorodonius comme nom valide, mais le place en synonyme…

Leucoagaricus macrorhizus Autrefois Lepiota m. elle a vraiment un port de lépiote, chapeau méchuleux, anneau membraneux, pied radicant, chair blanche.

JB


1A L'OUEST DE NICE 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

3 THEOULE- l'Aiguille 23/01 30/01 08/104

Dans Mandelieu, prendre la RN 7 en direction de Fréjus. Au deuxième rond-point (golfeurs, en face de la station essence) quitter la RN 7 et prendre à gauche en direction de La Napoule et Théoule. Après le rond-point près des marinas contourner le San-Peire par la droite. Au rond-point suivant, prendre à droite, direction Fréjus par le bord de mer. Pour atteindre la partie haute du parc de l'Aiguille, prendre à droite la route où l'on voit un tableau dédié à St Hubert. Parking situé dans le prolongement de cette petite route.